Abraham Lincoln va au théâtre – Labo

Webdiffusion en avril 2021

Abraham Lincoln, 16^e président des États‑Unis, qui, toute sa vie a travaillé à l’abolition de l’esclavage, est mort assassiné par un acteur dans un théâtre. Des années plus tard, un metteur en scène décide de raconter ce fait historique dans une farce, avec deux comédiens imitant Laurel et Hardy, et une mystérieuse statue de cire.

Pour ce laboratoire, Catherine Vidal propose un making of, un concentré de moments de répétitions, de tests et de validation d’hypothèses. Poussant plus loin la mise en abyme proposée par l’auteur, la metteuse en scène joue aux poupées russes et se cache derrière la charismatique Olivia Palacci. Jeux de miroir, jeux de doubles : ainsi Lincoln est interprété par deux acteurs, Patrice Robitaille et Didier Lucien, quand Luc Bourgeois et Mani Soleymanlou prêtent leur dégaine et leur drôlerie à Laurel et Hardy.

Bande-annonce

Réalisation: Eliot Laprise

Musique: Francis Rossignol

Mot de mise en scène

Quand Lorraine Pintal m’a proposé de faire un laboratoire sur la pièce de Larry Tremblay, à défaut de pouvoir monter le texte comme il était prévu, j’ai réfléchi brièvement et je me suis dit qu’il fallait d’abord et avant tout le faire pour réunir l’équipe dans une salle de répétition. Rassembler l’équipe autour d’un objet de travail, continuer à pratiquer notre métier. 

Puis sont venues toutes les autres considérations artistiques. 

Présenter un laboratoire c’est faire spectacle et loin de n’en voir que les contraintes, j’ai trouvé intéressant cette idée car elle traverse toute la pièce Abraham Lincoln va au théâtre: la spectacularisation. Ce laboratoire est un mélange de véritables recherches et d’esbroufe, de vérités et d’artifices. Partir du lieu du mensonge peut, sans vouloir offenser la morale, être libérateur de beaucoup de créativité. Je suis moi-même devenue personnage (une façon aussi de bien se cacher, oui) et c’est avec grand plaisir  et beaucoup de rires que j’ai vu l’actrice Olivia Palacci jouer une Catherine Vidal fabriquée de toutes pièces.

C’est une chance incroyable d’avoir pu avec ce laboratoire se promener autour de la forme, d’avoir eu le temps de se perdre dans des sentiers esthétiques qu’on aurait pas pu emprunter dans un temps de création habituel. 

C’est un privilège aussi de travailler sur un texte d’un auteur vivant et en particulier Larry Tremblay, auteur dramatique et écrivain qui me fascine tant son oeuvre est grande et singulière. Ce laboratoire m’aura donné encore plus envie de plonger à l’intérieur de cette pièce où il est question de la schizophrénie de l’Amérique. Vous n’avez pas l’impression que Trump, lors de son mandat, n’a fait que soulever brutalement des pierres et nous donner à voir cette schizophrénie grouillante et ancestrale ?

Merci à Lorraine Pintal, toute la fabuleuse équipe du TNM, à l’équipe de feu des  interprètes, des concepteurs et mon assistante à la mise en scène.

Bon visionnement !

Catherine Vidal